Tunisie Digitale 2018, ce beau projet national de transformation digitale de la Tunisie, risquerait de rester un beau chantier… sur papier uniquement, si trois ingrédients de base ne seront pas au moins associés :
- une volonté politique traduite en faits et en moyens ;
- un PPP effectif et non limité aux bonnes intentions ;
- un leadership à tous les niveaux (top-down et bottom-up).
Mon billet spécial Tunisie Digitale 2018, est à la fois une réaction à un article paru cette semaine sur les colonnes de notre confrère THD sur la énième réunion MTCEN-UTICA du 23 mars 2015, et une tentative de contribution pour solutionner le dernier ingrédient évoqué.
Un recentrage de la position et du rôle de l’UTICA est nécessaire
Nul doute que le rôle de l’UTICA via sa Fédération des TIC et de sa Chambre INFOTICA a été décisif pour donner l’impulsion nécessaire au projet Tunisie Digitale 2018. Pour cela, je salue l’ardeur et l’abnégation du tandem Sellami-Ahrès, qui ont su (re)mettre le PNS Tunisie Digitale 2018 sur les rails et batailler pour assurer la représentation du secteur privé dans le Conseil Stratégique de l’économie numérique.
Sur ce point, rien à dire que de remercier le patronat pour son rôle actif pour faire bouger les choses. Sauf qu’à ce stade, j’ai l’impression que le focus de l’UTICA dans ce dossier se limite à son rôle de « Watch Dogs« , afin de veiller à transformer l’ambition en action et de la concrétiser en projets concrets.
Ça aussi, ce n’est pas contestable à mon humble avis. Seulement, là où l’on se permet de reprocher à l’UTICA, c’est qu’elle n’est pas en train de jouer et d’assumer pleinement son rôle de véritable catalyseur de la transformation digitale des entreprises tunisiennes qu’elle fédère.
Sur ce point, l’on aura souhaité avoir plus d’acharnement et plus de volonté de la part de ceux qui sont responsables sur ce portefeuille au sein du patronat, en dressant un véritable plan Marshall de transition numérique du secteur privé tunisien hors périmètre PNS Tunisie Digitale 2018, et qui demeure la clé de voûte pour accomplir la vision « eTransform Tunisia« .
Autrement dit, la nécessaire transition numérique de l’économie tunisienne passe inéluctablement par la non moins nécessaire transformation digitale de l’entreprise tunisienne.
Or sur ce point, beaucoup reste à faire, et l’UTICA est appelée à assumer pleinement sa responsabilité sur ce plan, et à agir avec un véritable dispositif de eTransformation et de eTransformateurs à l’appui. A bon entendeur…
Le capitaine/pilote de la transformation numérique : le Chief Digital Officer
A nouveau challenge ou problématique (comme c’est le cas ici), nouveau métier et nouveau profil ! Et comme aujourd’hui c’est vendredi, notre infographie du vendredi décrypte les contours de cette pièce maîtresse dans tout dispositif ou challenge de transition numérique, j’ai nommé le Chief Digital Officer (CDO).
Alors que les entreprises dans tous les secteurs économiques entament ou sont appelés à faire leurs mues digitales, le Chief Digital Officer est responsable du cap vers le digital à fixer et/ou du virage numérique à prendre.
Bref, vous découvrez les contours de ce métier de CDO, le capitaine ou pilote de la transformation numérique. Autant catalyseur qu’accélérateur des changements à venir, c’est à lui qu’incombe la lourde tâche et responsabilité d’accompagner des entreprises mais également des organisations (à l’instar de l’UTICA et des ministères) dans leur conversion au numérique.
Encore un nouveau acronyme à ajouter à la liste de nouveaux métiers de management IT qui s’agrandit à l’instar du CIO (Chief Information Officer), du CTO (Chief Technology Officer) ou de l’autre CDO (Chief Data Officer) et qui viennent concurrencer, substituer ou insuffler le renouveau du métier de DSI.
Mais là encore c’est une autre question !