Siège Facebook

En 2014, le réseaux social des réseaux « Facebook » compte plus d’1.3 milliards d’utilisateurs dans le monde et a généré environ 12 milliards de dollars de revenus pour l’entreprise. Mais l’entreprise affirme que son impact économique est bien beaucoup plus grand que cela…

Un récent rapport commandé par Facebook auprès du cabinet de conseil Deloitte conclut que l’impact économique du réseau social de Mark Zuckerberg a atteint 227 milliards de dollars en 2014 (pour l’exercice clôturé en octobre 2014), et a généré 4,5 millions d’emplois dans le monde d’une manière indirecte. Ceci équivaut à titre d’exemple au Produit Intérieur Brut du Portugal !

Principaux indicateurs d’impact

Aux États-Unis par exemple, Facebook a contribué de générer près de 100 milliards de dollars en 2014. Normal, c’est le pays ayant bénéficie le plus du réseau social made in USA. En Europe, le rapport Deloitte estime l’impact de Facebook à quelques 67 milliards de dollars en 2014 et 1,5 millions d’emplois créés. La France se hisse ainsi au 3ème rang des pays européens qui ont profité de cet impact, avec respectivement 7 milliards de dollars et 78 000 emplois créés indirectement, tout derrière l’Allemagne (7 milliards $/84 000 emplois) et la Grande Bretagne (11 milliards $/ 154 000 emplois).

Facebook's Global Economic Impact infographic

Facebook et Internet ou le dilemme de l’œuf et de la poule !

Cette étude permet de mieux cerner le rôle positif de Facebook sur l’économie mondiale, en termes d’emplois créés et de revenus générés.

Elle met en avant 3 types d’acteurs économiques ayant profité de l’écosystème Facebook, à savoir :

  • Les professionnels du marketing et acteurs du digital, qui utilisent Facebook comme un outil de travail au quotidien ;
  • Les développeurs d’applications, qui utilisent les API de Facebook pour étendre ses possibilités au delà de ce qu’il offre;
  • Les fabricants de terminaux Internet, aidés par la hausse de la demande en appareils mobiles et connectés.

Par ailleurs, des économistes ont tenté de chercher des liens de cause à effet entre Facebook et l’accès à Internet, partant du postulat que Facebook est derrière l’engouement des gens pour l’achat de smartphones et l’abonnement à Internet, chose que nous avons aussi l’impression ici en Tunisie, pays emporté par l’engouement pour Facebook.

D’ailleurs, c’est ce qu’affirme Sheryl Sandberg, COO de Facebook qui s’apprête à présenter ce rapport au Forum économique mondial de Davos, en Suisse cette semaine. « Nous savons que Facebook est l’un des principaux motifs d’achat de téléphones intelligents, en particulier dans les pays en développement« , at-elle dit. « Les gens vont chez les boutiques de téléphonie mobile et demander « Je veux Facebook dans mon téléphone« .Les gens confondent effectivement Facebook et de l’internet dans certains endroits.

Nos Telcos seront agréablement surpris d’apprendre que Facebook est responsable, selon cette étude, de 16% des ventes de smartphones, et que par ailleurs,ils devraient utiliser ce pouvoir dans leur efforts marketing et commercial (en voilà un autre impact économique de Facebook).

« Ces résultats sont insignifiants » a toutefois relativisé dans un courriel Roger Noll, économiste à Stanford : « Facebook est un effet et non pas la cause, de la croissance de l’accès et d’utilisation d’Internet » tentant de relativiser ces résultats « exagérés » selon certains économistes.

Ceci étant, l’étude veut également montrer que la technologie et les entreprises Internet créent plus de richesses et d’emplois que ça en élimine, et ce à plusieurs niveaux directs et indirects.

Prenons un exemple simple parmi tant d’autres pour montrer le pouvoir « magique » de Facebook en tant que conducteur (driver) de développement économique, voire même social : la campagne de sensibilisation et de collecte de fonds de l’association ALS à travers le succès phénoménal de son « Ice Bucket Challenge« , a permis de collecter grâce à sa viralisation spectaculaire sur Facebook, quelques 98 millions de dollars en donations.

« Ainsi, la technologie crée des emplois aussi bien dans la sphère High Tech qu’en dehors du sillage de la Tech Industry« , reprend Sandberg, en espérant que l’étude permettra d’influencer les politiques en faveur de l’industrie de la technologie.

Qu’en est-til de l’impact économique de Facebook pour la Tunisie ?!

Question judicieuse, dans un pays réputé « Facebook-friendly« …

Certes, vu sous un angle satirique voire même un peu populiste, on a l’impression que le réseau social nuit plus à la productivité et aux valeurs du travail qu’il en profite à l’économie nationale !!!

Toutefois, il ne fait aucun doute que l’appropriation de Facebook est en train de connaitre une maturation en terme d’usage en Tunisie. Ainsi, autour du réseau social, un petit écosystème naissant regroupant des grandes marques et des PME, des start-ups innovantes, des éditeurs, des développeurs ou encore des agences digitales et même des freelanceurs (ces fameux admin de pages FB) est en train de pousser et d’utiliser Facebook comme une plateforme de travail, de marketing et de création de la valeur qu’il est difficile de quantifier pour le moment ou de mesurer son impact macro-économique et social.

En Tunisie, où l’on compte 4.5 d’utilisateurs FB (presque la moitié de la population), et malgré l’indisponibilité de chiffres précis sur l’impact de Facebook et des réseaux sociaux en général sur l’économie nationale, ce qui pose au passage un tas de questions parfois existentielles, il est clair que le réseau social de Zuckerberg a généré de la valeur, qu’il est difficile certes de cerner, ne serait-ce que depuis le déclenchement de la Révolution tunisienne.

Il devient ainsi une source d’informations pour les médias les épargnant ainsi à faire de « déplacements inutiles », ou au contraire à les prévenir pour aller couvrir des événements.

Facebook a créé indirectement en Tunisie des opportunités de business pour un tas de professions, ainsi on a vu naître les fameux « Admin. » de pages FB et ceux qui créent des faux-profils de célébrités ou sautent sur des événements heureux ou tragiques pour amasser une base de fans (par dizaines de milliers parfois) qu’ils cèdent ensuite au plus offrant.

Mieux encore, combien d’invitations à des événements professionnels ont pu drainer des foules grâce à leur médiatisation réussie à travers Facebook !

Tout cela a bien un prix ou une valeur induite, non ?!

Bref, après l’avènement de la « Net-Economy » dans les années 2000 et le boom de l' »App-Economy » en 2010, bienvenue dans la décennie du « Like-Economy » !

Nader Yamoun

Auteur : Nader Yamoun

Expert en inbound marketing et Consultant en transformation digitale des Entreprises. Fondateur et Manager de l'agence Web Design, agence digitale web et mobile. Anime à Tunis la communauté Google Business Groups des professionnels du marketing en ligne. Gère un Blog professionnel pour aider les entreprises à faire le cap du digital, baptisé Mon Entreprise En Ligne - MEEL. Profil Twitter | Profil Google+