Hier s’est tenue à la Maison de l’Exportateur (CEPEX) la Journée nationale sur l’Exportation, l’occasion pour présenter le plan national de développement des exportations placée sous l’égide du Président du Gouvernement qui a inauguré cette journée, rehaussée par la présence d’un parterre de ministres et hauts cadres de l’Administration tunisienne.
Ont également pris part aux travaux de cette matinée, les présidents de l’UTICA et de l’UTAP en présence d’hommes d’affaires et d’exportateurs tous secteurs confondus venus pour prendre connaissance de ce plan d’action et débattre à bâtons rompus des blocages et problèmes liés à leur activité d’exportation de biens et services Made in Tunisia.
Ayant comme slogan « Notre salut réside dans l’exportation« , le ministre du commerce a présenté un plan d’action à court terme renfermant une batterie de mesures sous deux axes : les mesures urgentes et les mesures structurelles, dont l’objectif annoncé est de booster le flux d’exportation de produits et services de 5 à 8% par an, avec comme ambition d’atteindre le 100 milliards de dinars (40 milliards en 2015).
L’ensemble de ces mesures annoncées sont regroupées autour de 5 piliers que sont :
- Le développement des politiques promotionnelles à l’exportation ;
- La modernisation des instruments et mécanismes de financement des exportateurs ;
- La facilitation des procédures du commerce extérieur et la réduction des temps d’attente
- L’actualisation du cadre réglementaire et institutionnel en place ;
- Et ce qui nous importe le plus sur notre blog : Le renforcement de la contribution du commerce électronique pour booster les exportations tunisiennes.
Ainsi dans ce cadre, 6 mesures ont été avancées « en concertation avec la profession » (à vérifier !!), parmi lesquelles :
- Autoriser les exportateurs d’ouvrir des comptes sur les plates-formes de paiement électroniques à l’instar de PayPal ;
- Permettre l’adhésion de 100 nouvelles entreprises au programme pilote VMP, en donnant la priorité aux entreprises basées dans les régions intérieures du pays ;
- Institutionnaliser le nouveau corps des Conseillers VMP à l’instar des Conseillers à l’exportation ;
- Faciliter l’inscription des PME dans les fameuses Places de marchés électroniques (VMP), à l’instar d’Ali Baba, Trdekey, eBay et Amazon ;
- Offrir des avantages concurrentiels pour les promoteurs de projets e-commerce B to C destinés au marché international.
Rappelons dans ce cadre une mesure récente du 5 avril 2016 lors de la cérémonie de remise de certificats à la première promo des conseillers VMP qui consiste à la signature d’une convention entre le CEPEX et l’Office National des Postes pour promouvoir les exportations tunisiennes directes (en mode B to C) via le commerce électronique et ce par l’octroi d’un abattement de 50% sur les tarifs de l’envoi postal à l’étranger des produits agricoles, agroalimentaires et de l’artisanat tunisiens, via le FOPRODEX.
Article en relation : La Poste tunisienne aide l’économie numérique… en augmentant ses tarifs de livraison e-commerce de 160% !!!
Ce n’est qu’un début, d’autres mesures sont nécessaires !
Avec ces mesures encourageantes, la balle est à présent dans le camp des exportateurs tunisiens, qui doivent amorcer inévitablement et sans plus attendre leur processus de transformation digitale afin de mieux tirer profit des avantages accordés. Cela implique de renforcer considérablement la capacité à l’innovation et la compétitivité des entreprises, notamment par le recours systématique aux technologies de l’information et de la communication (TIC).
La balle, elle est également dans le camp des structures d’appui et de promotion des exportations -à leur tête le CEPEX mais également les Chambres de Commerces- qui sont appelées à revoir la balance des budgets marketing à l’exportation en faveur des actions de marketing digital aux dépends d’autres leviers « dépassés et essoufflés » de marketing à l’exportation et d’encourager surtout les exportateurs sollicitant les fonds de promotion des exportations à l’instar du FOPRODEX et du nouveau/ancien TASDIR+ à faire autant, en bonifiant et diversifiant plus les dotations allouées à ces nouveaux leviers du marketing à l’exportation : présence sur le Web, sites web localisés, sites marchands, référencement international, Webmarketing, intégration dans les VMP, CRM, etc.
L’enjeu est de taille : plus de croissance par le commerce extérieur avec plus de points de PIB à la clé, et donc plus d’emplois.
Quant à nous, on se lassera jamais de le répéter : Pour réussir à l’international, pensez digital !
